Des déchets utiles, cela vous paraît antinomique ? Et pourtant, partout dans le monde des entrepreneurs sociaux, inventent des solutions pour revaloriser ce que l’on considérait hier comme des indésirables et qui sont aujourd’hui de précieuses ressources.
Alors que les déchets organiques émettent chaque année, via leur incinération ou leur mise en décharge, l’équivalent de 2,3 millions de voitures en fonctionnement, l’entreprise sociale Sustenta nous propose une solution.
Vous ne verrez plus jamais vos épluchures de carottes pareil
Peaux de banane, épluchures de légume, reste de repas, coquilles d’oeufs; les biodéchets constitue une part importante de nos poubelle. Malheureusement, en France comme au Mexique, les biodéchets sont très souvent mélangés au reste de la poubelle. Confinées pendant plusieurs jours ou semaines, les ordures se polluent mutuellement. Le jus des biodéchets coule sur les papiers et cartons qui ne sont alors plus recyclable et se mêlent également à des déchets chimiques tels que piles, peinture, encre, etc. (en France, ces déchets doivent être rapportés en magasin).
Lorsqu’ils sont ensuite mis en décharges ou incinérés, ils produisent des gaz à effet de serre tel que le méthane et des jus toxiques (lixiviats), qui se dispersent dans les sols et polluent ainsi la terre et l’eau.
Outre la population, il est également urgent de conscientiser les professionnels de la restauration qui produisent énormément de déchets alimentaires. Après les mesures préventives telles que; permettre au client de choisir la quantité qu’il souhaite ou encore l’usage du ”doggy-bag” qui est à présent généralisé au Mexique et qui tend à se développer en France, que deviennent nos biodechets ?
Sustenta , une équipe super motivée de 3 entrepreneurs sociaux, s’est ainsi donnée pour première mission d’informer et de former les professionnels à la bonne séparation des déchets en cuisine mais également aux techniques permettant de minimiser leurs déchets. Ensuite, celle-ci participe à la récollection des déchets à micro-échelle pour enfin les revalorisés via le lombric-compostage et un Bio-digesteur.
“Et voici Eba !”
S’étant alliée avec d’autres organisations telles que Horizonte O et Biochemical Water Technologies Ainsi qu’un groupe de personnes investigatrices, Sustenta met à l’essai un nouveau prototype de bio-digesteur nommé Eba permettant de « digérer » les résidus organiques et de produire du gaz et du fertilisant. Ils testent le gaz via une cuisinière traditionnelle et le fertilisant dans leur petit jardin.
Comment fonctionne le bio-digesteur ?
On ajoute les résidus organiques dans le biodigesteur (à gauche sur la photo ci-dessous), cela peut être tout type de nourriture mélangé avec de l’eau. Le procédé de biodigestion génère trois types de ressources :
- le biogaz, qui est relié au système local,
- le fertilisant de forme liquide
- une couche solide minérale, produite tous les 2 ans, qui peut servir comme matériel de construction.
Ce bio digesteur peut produire jusqu’à 2000 litres de biogaz par jour, or un restaurant a besoin d’environ 1500 litres de gaz par mois.
Au sein de la gigantesque capitale de Mexico, comptant presque 23 millions d’habitants, chaque jour environ 6000 tonnes de résidus organiques sont produits sans grandes solutions de revalorisation. Sustenta permet ainsi de transformer ses déchets, coûteux pour la société (par exemple, on estime à 9,8 milliard d’euros les dépenses consacrées par la France dans la gestion des déchets chaque année), en de précieuses ressources qui permettent de produire du biogaz et du fertilisant pour l’agriculture. Les restaurants, principaux producteurs de déchets organiques, pourront ainsi utiliser un biodigesteur à proximité immédiate de leurs locaux et produire leur propre biogaz. Devenus auto-suffisants en gaz, ils bénéficieront ainsi d’économies réalisées sur cette ressource. De plus, le fertilisant constitue une matière propre qui pourra également être utilisée sur place ou être revendue aux agriculteurs locaux.
La technologie, un nouvel outil pour l’entrepreneuriat social ?
Alors que des milliards de dollars sont investis chaque année dans la robotique ou dans l’intelligence artificielle à des fins commerciales voire militaires, il existe une autre technologie permettant de générer des impacts sociaux ou environnementaux positifs. Bien qu’il ne puisse pas tout résoudre à lui seul, lorsque les entrepreneurs sociaux s’emparent de cet outil, ils sont capables de créer des solutions encore plus innovantes pour répondre à des défis humains. Le biodigesteur de sustenta est ainsi un exemple parmi tant d’autres de cette nouvelle technologie positive.
Pour nous, Es’piritu, la technologie du futur sera sociale : démocratisée, plus performante et un outil primordial pour nous aider à répondre aux grands défis de l’humanité.
